Rencontre avec la vraie Inde : Au cœur de l’Inde rurale

Publié le par ind'épendante

Au cœur de l’Inde rurale, non pas parce que nous avons fait un bon en arrière de 100ans sans l’électricité ni l’eau chaude. (Bien qu’aucune connexion internet de la ville ne marchait le jour où nous y étions étant donné l’altitude et les travaux sur la ligne).

Non, nous étions au cœur de l’Inde rurale à cause de la localisation de la ville, de son activité et de sa population. Ici toutes les facilités ont été amenées par TATA. Etrangement la firme a contribué à l’amélioration rapide des conditions de vie des habitants, bien avant leurs homologues urbains en installant des crèches, des hôpitaux, en instaurant la médecine du travail, des écoles, en faisant travailler les femmes ce qui leur donna le moyen de mieux s’émanciper etc.

Cependant nos quatre expériences nous ont rapprochées de l’Inde montagnarde et traditionnelle.

Tout d’abord lors de notre balade dans la forêt nous avons pu observer les femmes dans les plantations de thé. Elles étaient alors entrain d’arracher toutes les mauvaises herbes… à la main. Sur des dizaines de kilomètres à seulement deux. Elles transportaient par la suite bien évidemment leurs sacs d’herbes sur la tête à travers les champs (bien évidemment car ici porter ses affaires sur sa tête c’est presque aussi courant que d’avoir un sac sur le dos en France). Le travail était minutieux, rapide et précis. Elles ne devaient pas croiser souvent des touristes non plus car contrairement aux femmes qui s’occupaient des rizières à Hampi et qui voulaient être prises en photo celles-ci étaient moins accueillantes et plus pudiques.

Par la suite, nous avons pu comprendre que la lessive dans l’hôtel ne se ferait pas dans une machine mais bien à la main, dehors, dans l’évier extérieur. Heureusement qu’il fait chaud en journée pour que tout sèche. Personnellement j’ai l’excuse parfaite, je n’ai pas le temps de m’occuper de mes affaires (que je laisse donc à ma mère) puisque je dois m’occuper de la partie discussion négociation avec Das pour la journée. (Bah quoi il faut bien qu’il y ait des avantages à être le guide parfois !)

Nous avons également pu voir de nombreuses écoles du village qui semblaient pour certaines être des pensionnats, les enfants, toujours aussi heureux de voir des blancs (je ne m’y ferai personnellement jamais) agitent leurs bras pour nous dire bonjour de loin. Certains d’entre eux rentrent à dix dans un rickshaw en guise de transport scolaire… « This is India ».

Enfin, dernière expérience de l’étape, la nourriture. Après une demi-heure de bataille je cède pour un restaurant « sur le guide ». Celui-ci est fermé. Tant mieux, on va donc aller vers là ou je voulais. Cependant on retombe sur un restaurant du guide. Tant pis… Finalement c’est la bonne surprise pour moi, un peu moins pour ma mère et ma tante. Le restaurant est totalement typique des petites cantines dans lesquelles je mange tous les jours à Mumbai : Au programme cuisine ENTIEREMENT indienne ! Et du Sud ! Depuis le temps que je voulais leur faire gouter ! Ça sera donc un Uttapam pour moi (une sorte de galette de farine de lentille avec des oignons et des tomates et qui ressemble à une omelette, qui n’est pas épicée). Ma  mère ne me fait pas confiance et veut absolument du riz, tant pis pour elle, elle prend un riz au citron qui est au final extrêmement épicé. Ma tante se lance pour un thali sur une feuille de bananier comme mangent la plupart des indiens autour de nous. Moi je sais déjà que ça va être délicieux mais épicé. Elle s’en sort tout de même bien, avec les explications pour manger avec les doigts et une bonne dose de curd (yaourt) pour atténuer les épices. Autour de nous c’est l’effervescence, les serveurs vont de table en table pour servir le riz, le dahl à volonté pour ceux qui ont commandé des thalis. Mais également les différents légumes cuisinés en sauce qui se trouvent dans une sorte de contenant à trois pots que les serveurs manient avec dextérité. Ils éclaboussent en servant de grandes cuillères de plats en sauce. Le bruit des familles et des touristes se mélangent. Tout ce que j’aime. Pour finir on se laisse convaincre par le serveur qui nous dit que le café du sud de l’Inde est le meilleur. On le lui demande « Black » c'est-à-dire sans lait. Et il nous sort le grand jeu, servit comme le thé à la menthe au Maroc, le café délivre toutes ses saveurs olfactives puis gustatives. Dommage que ma maladresse m’ait fait renverser la moitié du mien sur mon pull blanc…

C’est reparti pour la lessive à l’ancienne.

 

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