Munnar: La ville rouge

Publié le par ind'épendante

Pourquoi ce titre étrange. Si vous regardez l'album photo vous comprendrez de suite: des drapeaux rouges avec la faucille et le marteau, des photos de Staline et de Castro, un exemple vivant du culte de l'image version communiste. Cependant, et si certains y voient un paradoxe je n'en vois pas, il faut reconnaître que l'État le plus rouge d'Inde est aussi le plus développé. Mais nous y reviendrons lorsque je ferai un article sur les différents États dans lesquels je suis passée. Revenons pour l'instant à nos aventures. 

Arrivée difficile à Cochin: On a chacun son moment de faiblesse, pour moi c'était ce matin là. Marre de négocier, marre de parler anglais pour trois, marre de ne pas dormir, marre de prendre les décisions, marre des rickshaws qui t'attendent à la sortie du bus de bon matin... MARRE MARRE MAAARRRE! Ça c'était pour l'humour du jour. Mis à part ça, après avoir envoyé tout le monde paitre, je reprends le dessus et je finis par trouver un rickshaw pour aller à la station des bus locaux. On laisse tomber l'idée de louer une voiture pour aller jusqu'à Munnar (5h de route), car, petit un on dépense trop, petit deux prendre le bus s'avère plus pratique. Le rickshaw ne sait pas à qui il a affaire et de quelle humeur je suis ce matin, il le comprend très vite quand lorsqu'il essaye de négocier je lui réponds "Non! Tu démarres, tu fais ton job! Mince!". Et lorsqu'à la fin je lui donne ce qu'il y a écrit sur le mètre que j'ai activé sans qu'il s'en rende compte. On trouve notre bus facilement, aller ça va mieux, courage plus que 5h avant d'arriver à Munnar. 

Trouver la guesthouse: Vers 12h30, nous arrivons enfin au milieu d'un cadre magnifique, plantations de thé de toute part, et au milieu la ville, sans grand intérêt. Puisqu'on ne sait pas où se trouve notre guesthouse et que personne ne répond au numéro que l'on m'a donné, on s’adresse à un taxi. Il nous propose de nous aider, sans nous faire payer, à trouver au moins où l'on doit se rendre. (Retenez bien qu'il faut toujours se méfier, si un taxi vous aide il y a quelque chose derrière). On trouve finalement la personne responsable, qui nous indique que c'est en dehors de la ville, explique au taxi... et voila nous sommes obligées de le prendre si on veut se rendre au gîte. 300roupies pour 5km ça fait mal (c'est ce qu'on paye pour 35km à Mumbai). Une fois arrivés il nous propose un tour et tout ce qui va avec... qu'il en rêve toujours vu les prix qu'il pratiquait. 

Un repos bien mérité: Les nerfs s'apaisent une fois au gîte. Il est d'ailleurs génial, au milieu de nulle part. Deux personnes sont là pour être aux petits soins, Das et Stella. Je m'adresse principalement à Das car il parle anglais (approximativement mais assez bien pour communiquer) contrairement à Stella même si ça ne m'empêche pas de communiquer par des sourires. Il fait plutôt frais, surtout pour moi qui ne suis plus habituée à vivre en dessous de 20C°. Après des sandwichs et du thé préparés avec amour par les deux employés de maison, on profite du calme et de la sérénité des lieux. Tellement calme que lorsque j'essaye de joindre l'office du tourisme par téléphone pour réserver un tour le lendemain la réalité me frappe: Pas de réseaux, la ligne centrale marche tellement mal que l'office du tourisme ne m'entends pas... Pendant 1minute je me crois dans Shinning, résidente de l'hôtel au sommet de la montagne avec un Jack Nicholson caché quelque part prêt à sortir sa hache. Je râle un peu, parce que du coup on ne verra pas les forêts de santal, ni les points de vue, et pas grand chose au fait. Ces mauvaises pensées sont chassées quelques minutes plus tard car si on y pense Munnar c'est bien pour les balades dans les bois et pour se perdre dans le frais et le calme de la nature. Et puis la douche chaude finit de calmer ma mauvaise humeur. On décide finalement de faire un tour dans la montagne et les plantations de thé tout autour du gîte et en sortant nous rencontrons les anglais qui résident dans la chambre d'à côté. Ce sont des londoniens, et leur délicieux accent achève de me rendre le sourire. Il s'en suivra deux jours de tranquillité au milieu des bois, de quoi se ressourcer et se mettre en condition pour le farniente prévu dans le Sud de l'Inde les jours à venir.

 Vous ne pouvez pas me dire qu'après Bangalore on ne l'avait pas mérité! 

Que faire à Munnar:

Vous pouvez visiter le musée du thé pour la somme de Rs75. Un peu en dehors de la ville à quelques kilomètres vous pouvez vous y rendre à pied (en ayant peut-être la chance de voir les enfants de l'école proche des lieux dans la cour de récréation). L'entrée n'est pas chère mais l'intérêt n'est pas aussi grand que ce que j'aurais pu espérer. Dans le musée, un chaï est offert (dommage pour maman qui n'aime pas le lait, et nous qui sommes écœurées par le trop plein de sucre déversé dans la boisson). Une fois à l'intérieur vous pouvez voir différents panneaux vous expliquant l'évolution des plantations et des différentes compagnies qui possédèrent tour à tour les usines d'exploitation, des anglais à Tata. En tout et pour tout quelques objets d'époque, beaucoup de panneaux explicatifs en anglais et un film d'une demi heure sur l'histoire des plantations qui était plutôt intéressant. Enfin vous finirez la visite par l'explication du traitement des feuilles de thé. Ça sent bon, mais le haut parleur et l'accent affreux du guide font que je ne comprends absolument rien si ce n'est que les feuilles sont tout d'abord asséchées puis que les degrés de fermentation différents sont à l'origine des différentes sortes de thé qui viennent tous de la même plante (thé blanc, thé vert et thé noir). A la sortie de l'entrepôt avec les sortes de broyeuses de thé, un magasin vous attend avec à disposition la production de thé Munnar (apparemment très bonne) mais aussi les épices qui viennent parfois également de la ville.

Vous pouvez aussi faire un tour de 10h à 18h (si je me rappelle bien) avec l'office du tourisme de la ville qui comprend différents parcours selon ce que vous désirez: principalement: visite des forêts de bois de santal, cascades, points de vue, musée du thé. 

Enfin vous pouvez faire comme moi et profiter de retourner au XIXème siècle en n'utilisant ni ordinateur (pas de connexion), ni télévision (chaînes en hindi) et en vous remettant aux bons jeux de société en famille comme quand vous aviez 7ans (bon ok cette phrase ne vaut que pour la génération qui n'est pas née avec la game boy et l'ordinateur déjà installé à la maison... Que je me sens vieille !). En l’occurrence ici un petit bac un peu spécialisé pour l'Inde avec la colonne "transports" et je vous jure qu'il y a de quoi faire!

Info culturelle du jour : (ça faisait longtemps) Attention cependant le thé rouge n'est en fait pas du thé (chose que l’on n’apprend pas au musée du thé mais que je savais). 

 

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