Allepey : La vie est un long fleuve tranquille

Publié le par ind'épendante

Après 4h30 de bus pour Kottayam que nous avons bien failli rater et 1h15 de bus jusqu’à Allepey, la 1ère impression que nous donnaient les paysages depuis les fenêtres du bus était la bonne. 


Une nuit sur l'îlot:

Le gérant de l’hôtel m’a appelé pour confirmer notre arrivée. Nous faisons un court passage à l’office du tourisme à 2minutes à pied du dépôt de bus pour savoir comment faire pour réserver des bateaux ou des tours découverte des villages. L’homme qui nous accueille nous informe que la découverte des villages ne se fait pas à Allepey (dommage c’est ce qui m’intéressait le plus) et que les bateaux sont très demandés puisque nous sommes le week-end (j’avais complètement oublié ce gros détail en faisant mon programme). Je décide tout de même de ne pas booker de suite et d’attendre l’aide de notre hôte. Je le rappelle, justement, pour qu’il guide le rickshaw jusqu’à l’embarcadère puisque notre guest house se trouve de l’autre côté du fleuve, sur une île. Une fois arrivées quelques minutes plus tard nous sommes dans l’ambiance à bord de la petite pirogue qui nous fait traverser l’eau en une minute. Notre hôte est très gentil et apparemment enchanté de nous voir (et ça fait du bien de rencontrer un indien sympa qui parle très bien l’anglais et comprend tout du 1er coup)

La guest house est très belle et confortable, et se trouve au bord de l’eau (heureusement que nous sommes armées de la crème odomos contre les moustiques). J’explique à notre hôte que je voulais visiter les villages et que je suis très déçue. Il me propose alors immédiatement de nous amener à l’arrière des maisons pour que nous puissions au moins nous promener le long des villages de l’îlot. Je retrouve le sourire et il réserve pour nous les backwaters pour le lendemain. En prime nous avons le droit au thé pour nous mettre en forme avant de partir longer les rizières juste avant le coucher du soleil. Nous partons donc à 5h50 (le soleil se couche entre 6h et 6h30) derrière le gîte pour nous balader. Après avoir passé un grand bassin de pisciculture on longe une immense rizière qui est bordée de maisons de villageois. On découvre alors de loin, la vie paisible des habitants. Se retrouvant parfois malgré nous dans leur cour, en ressortant rapidement pour ne pas les déranger.

A notre retour nous avons droit à un dîner typique d’Inde du Sud avec du Sambar, du riz et du chutney de noix de coco. Moi j’adore toujours autant, mais c’est un peu épicé pour maman et marraine.

En rentrant je me reconnecte avec la civilisation, NON toujours pas internet, mais au moins la télé. Et je me mets donc à regarder un film avec Cameron Diaz et Tom Cruise. Je zappe sur les chaînes d’informations tout de même, pendant la publicité, histoire de me tenir informée et j’entends parler d’une crise au Pakistan… je finis par comprendre que rien n’implique l’Inde (oui les infos indiennes sont très compliquées à comprendre et ressemblent à un breaking news permanent comme si on déclarait la guerre toute les trente secondes dans le pays donc c’est assez stressant).

Le lendemain nous prenons le petit déjeuner en terrasse avec mes premiers Idlis et je comprends pourquoi je n’en mangeais pas avant, c’est très bourratif et pas vraiment délicieux. Ceci accompagné de bananes du sud de l’Inde (petites) chaudes. Dommage, on avait envie d’un petit déjeuner continental, mais bon on fera avec. J’en profite pour demander à notre nouveau pote (le gars du gîte) des informations. Notamment pour vérifier que les étoiles un peu partout aux porches des maisons sont bien des décorations de Noel tardives, ce qu’il confirme. On lui demande également quelques renseignements sur les house-boats juste avant de prendre le notre.

Les house-boats :
Notre hôte nous explique donc que ces house-boat qui ne servent désormais qu’au tourisme étaient avant les embarcations qui servaient à transporter le riz entre les villes du Kerala notamment entre Allepey et Cochin. La navigation entre ces deux villes durait trois jours et le bateau était donc équipé pour permettre à l’équipage de dormir et manger à bord. Désormais des villes comme Alappuzha ou Kochi (Allepey et Cochin de leur ancien nom) ont de véritable « autoroute de house-boat » dues au nombre impressionnant de touristes venant pour cette attraction. Cependant je trouve que le paysage est encore relativement bien conservé, mis à part une barre d’hôtel que nous avons croisé en chemin. Pourvu que ça dure car l’attraction n’aurait plus aucun intérêt autrement.

A midi nous embarquons donc avec nos deux membres d’équipages (et décidemment les noms indiens et moi ça fait deux, désolée). Notre hôte c’est assuré qu’on ait un des meilleurs bateaux parce que maintenant « nous sommes amis pour la vie ». Nous naviguerons donc à bord d’un « semi deluxe » avec la télévision (qui ne marche que lorsque nous sommes amarrés et encore), une grande cuisine-salle à manger avec une panière à fruits, et, un balcon. Tous les repas et l’eau potable sont inclus… enfin presque. Les deux mecs sont en jupes comme la plupart des hommes du Kerala que nous avons vu (ce sont des jupes qui ressemblent à des torchons et qu’ils peuvent soit porter longues soit courtes selon leur envie). Celui qui porte une jupe verte parle un peu anglais et nous explique de temps en temps ce qu’on voit au loin. Il nous explique ainsi que nous ne naviguons pas sur la mer mais dans un lac et sur des canaux (ce qui donne à la ville le surnom de Venise indienne) et également que des courses de bateaux sont organisées sur les canaux tous les ans et qu’il y a participé lui-même. Durant la journée nous nous arrêtons plusieurs fois, notamment pour choisir des langoustes, parfois si vous êtes chanceux des homards, pour ajouter au repas du soir. Pour 15€ les quatre nous repartons donc avec des gambas bleues qui étaient très bonnes. Ensuite nous refaisons une halte pour manger, puis une autre lorsqu’on nous propose un massage à l’heure du thé (bien trop cher), puis une halte final pour le dîner et dormir. Nous comprenons plus tard que les arrêts correspondent à l’arrivée de l’électricité.

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Vous allez donc me dire: "Mais que faire pendant des heures sur un bateau?!" Moi qui ai horreur de rester inactive je dois bien l’avouer au début ça m’angoissait. Mais finalement entre contempler le paysage, bronzer, se reposer, faire coucou aux autres bateaux, prendre des photos, observer la vie dans les villages ou écouter de la musique on ne s’ennuie pas. Mention spéciale pour la musique dans les oreilles avec des lunettes teintées effet coucher de soleil et l’air dans les cheveux, un pur moment de bonheur (évidemment la musique était « What a wonderful world » pour commencer, et dans le registre jazz ou pop pour continuer). Vous pouvez aussi si vous êtes intelligents (pas comme nous) prendre des cartes ou tout autre jeu de société.

Une fois amarré le soir, nous sommes allées faire un petit tour dans le village, mais comme hier aucune chance de voir le coucher de soleil caché par les arbres. On évite de prendre les habitants en train de faire leurs toilettes sur les rives (parce que on ne prend pas quelqu’un sous sa douche) même si on a du mal, et on évite également de rentrer dans leurs jardins sans s’en rendre compte. Petite déception, ce soir il y avait la fin d’un festival dans le temple principal, on nous le dit trop tard, on verra donc des petits bouts de feu d’artifices depuis le bateau. Notre guide à la jupe verte nous demande la permission de partir parce que ça femme est à l’hôpital et qu’il va lui rendre visite. (Ha bah non moi j’ai envie que tu restes ici donc tu n’y vas pas !) Ma tête de chien battu qui ne voit pas le feu d’artifice fait donc bien rire notre deuxième membre d’équipage qui lui est resté. Et nous allons tranquillement nous endormir dans notre cabine après un peu d’écriture et un rapide petit bac.

Le réveil sur le bateau se fait de bonne heure pour pouvoir prendre le petit déjeuner et naviguer encore une petite heure. Je commence ma journée du bon pied avec mes premiers mots au saut du lit « BON ANNIVERSAIRE LEO ! » et je fais le vœu de trouver enfin une connexion internet le soir à Cochin. Le petit déjeuner est très bon et nos membres d’équipages savent désormais que nous buvons le thé noir et non pas avec du lait. La dernière heure de navigation est sans intérêt car on retourne sur le lac de la veille juste quelques instants pour réammarer au même endroit que là où l’on dormait. Ça permet juste de profiter une dernière fois mais personnellement entre la fatigue, le froid du matin et la nausée ça n’était pas génial.

Nous disons au revoir à notre ville chérie, on saute dans un rickshaw et retour à la gare routière ou les indiens toujours aussi sympa lorsqu’il s’agit de nous aider nous indiquent le bus pour Cochin, qui est… PLEIN ! Il faudra donc rester debout, youpi !

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F
<br /> Et tu as oublié le principal:<br /> <br /> <br /> Les chansons enfantines françaises avec celles indiennes, que nous avons partagées avec les villageois. C'était pourtant la rencontre de la journée.<br />
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